Erreurs biographiques que je relève sur l'exposition Misia
Reine de Paris.
J'ai dit ailleurs quelques-unes de ses qualités mais aussi
pourquoi je regrette une certaine hypocrisie
vis-à-vis de moi. Passons aux réserves sur le catalogue (que je vous reccommande tout de même d'acheter) : Exagération de l'intervention de Liszt : - "Liszt l'admirait passionément" (Guy Cogeval) Non, elle ne le vis probablement q'une fois.
- D'après Claude Bernard, Misia, " fut révélée à la musique en entendant jouer Liszt jouer chez sa grand-mère" Non, même Misia n'affirme pas cela.
- "[Elle] s'avéra si douée pour le piano qu'on la confia au grand Fauré dès son arrivée à Paris." Non, c'est faux : bien plus tard. |
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Confusion de personnes...:
-" A la suite du décès de sa belle-mère, Matylda Rosen-Natanson, en 1887, Misia s'enfuit de la maison paternelle pour s'installer à Bruxelles chez une amie de sa grand-mère, la marquise de Gauville" (Isabelle Cahn) Du grand n''importe quoi : la marquise de Gauville n'était absolument pas une amie de Sophie Servais, bien au contraire. Et Misia ne serait pas réfugiée chez elle puisque, dans le récit qu'elle nous donne, c'est la marquise de Gauville, sa nouvelle belle-mère qui lui donne l'envie de fuguer. |
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Confusion sur les lieux. -"Chaque fin de semaine, à la belle saison, Misia fuit la vie parisienne entraînant sa cour d'admirateurs dans sa petite maison voisine de celle de Mallarmé au pont de Valvins" (Isabelle Cahn) A la belle saison est exagéré puisque Thadée et Misia n'utilise la Grangette pour leurs amis qu'en 1896. L'année suivante il achète le Relai à Villeneuve-sur-Yonne. - "Cyprien Godebski, le propriétaire de la «datcha» de Valvins" (Isabelle Cahn) Non, cette confusion vient d'une lecture naïve de l'autobiographie. Cyprien possèdait une maison à Samois (qui est à côté de Valvins), qui n'est pas la Grangette. Et, au demeurant, il n'aurait pas du tout laissé Misia utiliser sa villa.- Bonnard "le seul artiste devant lequel elle accepte de poser nue" (Isabelle Cahn).
Probablement pas. Le petit croquis de Misia assise nue (unique
à ma connaissance) n'est à mes yeux qu'un fantasme de
Bonnard, ou un simple jeu.Quelques commentaires sur la chronologie à la fin du catalogue 1874 : La famille Godebski achète une maison de campagne La Grangette à Valvins près de Fontainebleau. (Non, cf supra) Misia est élevée au couvent près Soeurs du Sacré-Coeur . Elle reçoit des leçons de piano de Gabriel Fauré. (Evidemment pas en 1874. Il faut comprendre "entre 1874 et 1889") 1893... Misia se lie avec les artistes et collaborateurs de la Revue blanche... Octave Mirbeau, Claude Debussy, Maurice Ravel. (résumé trompeur, identique à celui que Misia utilise...) 1894 Misia accompagne Thadée, Lugné-Poe et la troupe du théâtre de l'oeuvre. (l'année me semble incertaine) 1896 Publication de Raphaël, pièce de Romain Coolus. Petite question : pourquoi ne parler que de cette pièce parmi les dizaines écrites par Coolus ? Parce que je l'ai publiée en tant qu'un des Reflets de Misia ? alors il faudrait le dire, svp, idem pour Antoinette Sabrier. 1906 Edwards tombe amoureux de l'actrice et demi-mondaine Geneviève Lantelme. (Non, probablement dès 1905...) |
Misia amalgame et parfois se trompe ce qui complique la tâche. |