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La Valse de
Ravel... ou le bal des hypocrites ? |
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Rappel de
quelques faits : - En 2004, je découvre une dédicace cachée à Misia Godebska (=Misia Sert) dans la musique de Ravel. - Je me plonge dans un travail biographique important montrant que l'autobiographie est complètement romancée, que la biographie de Gold et Fizdale se base sur ces erreurs et, parfois même, en rajoute - Je présente en 2011 une thèse de doctorat qui m'amène à faire d'autres découvertes sur la jeunesse de Misia. Sans parler de ces choses-là (patience), l'hypothèse d'une dédicace cachée pendant un sièce dans la musique d'un des compositeurs les plus doués de son époque ne devrait pas laisser indifférent. Malheureusement, tout le monde ne sait pas lire la musique... alors depuis 2006 (Le Cygne de Ravel, éd. Michel de Maule), c'est le bal des hypocrites. - Exemple frappant : L'exposition Misia Reine de Paris au musée d'Orsay (magnifique, incontournable), qui nous accueillait, vous l'avez remarqué, par la Valse de Ravel. Sachez que : - j'avais contacté Isabelle Cahn par mail, deux fois, pour lui proposer mon aide (je ne crois pas qu'il y ait eu d'autres thèses de doctorat sur Misia l'année dernière, non? ni même les 50 dernières années) mais aucune réponse. Elle s'en excusa à la suite d'un troisième mail, invoquant des raisons "indépendantes de [sa] volonté" - la visite de l'exposition et la lecture du catalogue me confirme que c'est volontairement que l'on n'a pas répondu (mais c'était peut-être la volonté de quelqu'un d'autre qu'Isabelle Cahn). En effet des allusions ont été faites plusieurs fois à mon travail, toujours sans me nommer. Ainsi : - quand Marcel Quillévé, sur France Musique, demande |
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- Et on dit que Ravel dans ses Histoires naturelles a dépeint un peu Misia en tout cas dans sa musique à travers le poème de Jules Renard Le Cygne c'est vrai ? Marie Robert
répond :
- C'est vrai, absolument, Le Cygne qui lui est dédié d'ailleurs, peut être un portrait ambivalent de Misia, animal gracieux mais qui engraisse, gavée par la boue et peut-être la boue de l'argent à cette époque-là. Dans sa musique... à travers le poème... c'est astucieux car cela évite encore de poser la question frontale : y a-t-il une dédicace ou non? - Une autre allusion, dans le catalogue de l'exposition me gêne. Elle est due à Guy Cogeval, le directeur du musée d'Orsay, biographe de Vuillard, au moins pose-t-il la question, mais, là encore sans me nommer et de façon réductrice :- Le
musicien à qui l'on prête désormais
toutes les
sexualités, faute d'en avoir trahi aucune alors, eut-il plus
qu'un faible pour Misia ?
Résumer
mon travail musical (montrant la présence des
notes mi-si-la comme symbole de
Misia) à une question de
sexualité est réducteur, et même faux,
car
si, dans Le
Coeur de l'horloge, je montre
que certains arguments prouvant son homosexualité me
semblent
fallacieux, je n'en tire pas conséquence (les reflets
littéraires ne sont d'ailleurs pas unanimes sur ce point).
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Quoique Misia parle
beaucoup de Debussy dans ses mémoires et peu de Ravel,
c'est la Valse
de ce dernier qui accueille le visiteur à l'exposition du
musée d'Orsay, c'est le Cygne
qu'on écoute au casque dès l'entrée.
Tout en faisant mine de ne pas y toucher, serait-on tenté
de croire... enclin à penser?
Ici encore, on utilise un peu ma découverte, mais avec des pincettes... Cela s'est déjà fait à la radio (cf une émission de Eve Ruggieri et Guillaume Durand) et de manière beaucoup plus ridicule et plagiaire, dans le roman de Dominique Laty. Tout cela n'est pas grave mais toujours est-il que si on m'avait dit "nous ne sommes pas musicologues et ne pouvons pas mettre votre hypothèse, récente, en avant", je l'aurais compris, et j'aurais même accepté à corriger anonymement les copies, avant l'impression du catalogue. Je me vois donc obligé à posteriori de jouer les professeurs, en pointant du doigt les erreurs biographiques qui accompagnent cette exposition (qui est au demeurant, je le redis, magnifique, indispensable) et ce comme j'ai pris l'habitude de le faire avec tous les écrits récents qui concernent Misia. |
Ce choix de la Valse est-il lié au fait que la BBC, en premier, sur les conseils de Roger Nichols et au sujet de la Valse seulement, a osé rendre publique mon hypothèse? | ||
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Comme c'est assez
énervant de voir tout le monde tourner autour du pot, je
propose le grand jeu suivant :
GRAND JEU du Gratte-ponte.
1) que les âmes novices posent aux
spécialistes (musicaux ou biographiques) la question
suivante : "Pensez-vous
que Ravel ait, ou non, caché le nom de Misia Godebska dans
sa musique ?" et si, en plus d'être novices, elles sont honnêtes, elles ajouteront "comme David Lamaze l'affirme"...2) qu'elles m'informent ici de la réponse que j'ajouterai bien volontiers sur une page internet dédiée. Premières récompenses :
- A la différence de Roger Nichols, qui formule ainsi son opinion : "there could well be something in David Lamaze's theory that Ravel was long in love with Misia Sert", Sylvain Ledda gagne le prix de la critique... sommaire en écrivant dans sa biographie (Gallimard, 2016) : "il est déjà proche de Misia, la soeur de Cipa - dont il aurait été l'amant, selon de récentes hypothèses formulées sans véritables preuves". Je regrette encore une fois que ce monsieur, pourtant universitaire, oublie de me nommer, d'autant plus qu'il défigure mon travail en oblitérant son côté musical (comme Cogeval). Parler du noeud du problème (la transcription lettres/notes et son utilisation), attirait-il M. Ledda dans un domaine, qui, si j'en crois cette page, ne lui est pas familier ? Sans vouloir vous pousser à lire l'anglais plutôt que notre langue, je me contente de constater que M. Nichols a étudié, pratiqué et enseigné la musique... - Manuel Cornejo, actif ravéliste s'il en est, gagne pour sa part le prix de la prudence. Pour m'avoir affirmé il y a quelques années qu'il admettait que le rôle de Misia ait été sous-évalué, mais qu'il ne partageait pas toutes mes hypothèses. Il n'a pas eu le temps de me dire lesquelles, aussi est-il sûr de ne pas se tromper... ___________
Misia hackée ?.... A l'hypocrisie, s'ajoute
à présent l'anonymat, comme dans les histoires
chères à Misia (rappelez-vous la lettre anonyme
dénonçant l'infidélité de Cyprien...).
Qui donc trouve ma thèse (la première, sur Ravel) "très discutable" ?... Eléments de réponse sur cette page. |