L'esprit
critique (II). |
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Comment démontrer
l'impossible amour de Beethoven pour... César Franck. |
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Commençons
par transcrire les initiales de César Franck en musique et
nous trouvons les notes Do et Fa. Or, quelle coïncidence !, la première sonate de Beethoven commence exactement par ces deux notes puis les répète immédiatement.: Cet
exposé, pour être plus clair, s'attachera aux
seules sonates pour piano, mais une étude approfondie de la
première symphonie irait dans le même sens (cf la
basse de l'introduction, le début du mouvement lent...)
Dans la deuxième sonate, c'est dès la troisième mesure que le quarte do-fa se trouve renversée et ornée : On voit d'ailleurs que cette quarte do-fa, cachée, est imitée de suite par une autre, tout à fait audible celle-ci : ré-sol ! Dans la quatrième sonate, c'est au moment du pont que le leitmotiv se trouve présenté. Noter que pour pouvoir le dire deux fois en même temps, Beethoven va jusqu'à le mettre en octave par mouvement contraire, chose tout à fait interdite par les règles d'écriture de l'époque. Ce passage, édifiant, se trouve repris immédiatement. Dans la cinquième sonate, Beethoven continue à utiliser la transcription des initiales de César Franck, mais il utilise de nouveau le croisement comme masque : Dans la
septième sonate, l'intervalle récurrent
apparaît dans le pont et y est omniprésent. On ne
compte pas moins de quatre occurences en 12 mesures ! Pour comparaison,
notons qu'aucun autre intervalle dépassant la tierce n'y est
autant présent.
Dans le largo, les notes do-fa se retrouvent promulguées dans la première mesure... Enfin, dans la
huitième sonate, la première quarte qu'on entend
est bien do-fa à la basse, et c'est bien l'intervalle le
plus expressif de ce début puisqu'il s'agit ici d'une quarte
augmentée.
Le mouvement qui suit
prouve la justesse de cette interprétation, basant
l'ossature de son ascension sur la même quarte :
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Comment contredire une
hypothèse qui, se basant sur l'équivalence entre lettres
et notes de musique, affirme
l'existence d'une liaison entre un grand compositeur et une
personne qui lui selon toute vraisemblance, étrangère en
tout point ? 1) Le premier point est de vérifier la transcription. Ici, l'auteur a choisi de n'utiliser que les initiales C et F. Cette transcription partielle se justifierait si César Franck avait l'habitude d'écrire à Beethoven en signant par ces lettres. Une étude d'autographe s'impose donc ! Quoiqu'il en résulte, dire que Beethoven n'aurait choisi que deux lettres pour brouiller les pistes est erroné car cela suppose que le procédé pourrait, aux yeux du compositeur, être découvert. Dans ce cas on voit bien que ce qui primerait tout serait la peur que d'autres de ses contemporains ne réclament la paternité du motif (que ce soit François Couperin, Frédéric Chopin ou Claude François...) ! 2) On utilisera ensuite tout l'arsenal que l'analyse statistique ou/et musicale peut apporter : où avez-vous regardé ? est-ce un lieu significatif ? à quoi pensiez-vous ? avez-vous un rapport conflictuel avec vos parents ? etc. 3) On se penchera scrupuleusement sur les dates. Beethoven, en 1795, date de la première sonate pour piano, pouvait-il connaître le nom, la personne ou la musique de César Franck ? Par quel intermédiaire ? 4) On essaiera d'établir autant que possible les voyages de l'une et de l'autre personnes concernées. Ont-elles pu se recontrer ? Où? 5) On reconstiuera le profil psychologique du Beethoven afin de montrer qu'il ne supportait sûrement pas certains travers de Franck (les sixtes augmentées avec médiante majeure, par exemple). 6) On peut enfin contester simplement l'attribution à César Franck, en proposant par exemple un(e) remplaçant(e) comme ceux cités plus-haut. N'oublions pas non plus certaines éventualités : en effet,: la première lettre de Schubert n'est musicale qu'au prix de certaines contorsions phonético-musicale (S = "Es" = E + s = Mi + bémol). On peut donc arguer que Beethoven aurait plutôt choisi la deuxième lettre de ce nom, le C, qui est do, pour l'adjoindre au F de Franz. Ce qui donnerait les deux lettres concernées. Dans le cas où cet argument ne porte pas, on rappellera que Debussy signa parfois Claude de France. Le goût de Beethoven pour nos grands révolutionnaires l'aurait-il poussé à milité pour le créateur de Pelléas et Mélisande ? Certes, selon certains personnes, Debussy était déjà pris (cf ici), mais la démonstration de ces mêmes personnes n'est pas exempte de faiblesses... |