Misia Godebska : index Ravel : Le Coeur de l'horloge


Le coeur de l'horloge
le Ravel d'Echenoz (éd. de minuit),

Très pénible, pour moi, à lire. Passez-vous en. Sauf si vous pensez que je me trompe du tout au tout car l'antipode de mon travail, c'est bien ici : un écrivain qui parle d'un compositeur en peu de page (128), sèchement, et en choisissant seulement les dix dernières années de sa vie. Et  pourquoi les dix dernières ? parce que la documentation est plus facile à obtenir ? parce qu'une mort douloureuse fait une belle fin ? (et pourtant, quoi de plus faux que la mort de Ravel !!)
Certains ont crus déceler le romancier derrière le compositeur.  Auquel cas, je ne regrette plus que l'erreur de patronyme qui s'est glissée sur la couverture.
En fait, pour moi, la seule raison de lire cela c'est de constater jusqu'à quel point on a pu méconnaître Ravel et combien il sut se cacher.
  (avril 2013) Un interview me conforte dans mon opinion. L'auteur lui-même nous explique que son petit livre est presque d'un "accident de travail", qu'il n'était pas initialement destiné à être centré sur Ravel, et que la raison de ce choix vient du fait que Ravel lui semblait insaisissable "pratiquement  impossible à comprendre entièrement". A ceci, je ne puis qu'acquiescer. Si ce livre est un portrait, j'y vois plus l'oeil du peintre que le regard du modèle.
Je n'aime pas :
- la sècheresse de ce Ravel-Echenoz
- les grossièretés qu'il lance  à la tête de Marguerite Long
- l'absence de musique dans ce livre
- l'avalanche de détail, sur le prototype de la locomotive, par exemple, donnant l'impression d'un homme obsédé par le détail (et rien d'autre)...

Par contre lorsqu'Echenoz, pour Christophe Bourseiller, cite Marcel Marnat ("Ravel est un espèce de Saint-Laïc"), c'est tout de suite plus convaincant.

 Moralité, relire le Ravel de Marnat (832 pages, chez Fayard, pour un temps de recherche  considérable) est toujours le meilleur chemin pour s'approcher du compositeur. (Mais voilà, en anglais pour l'instant, la dernière biographie de Roger Nichols...)
Pour ma part, je vous propose une collection de rééditions des Reflets de Misia, dans lesquels on discerne Ravel. Les personnages représentant le compositeur, n'ont pas la prétention de répliquer l'original, mais ils ont l'intérêt d'être d'époque...







David Lamaze
Le Cygne de Ravel ~ Le Coeur de l'horloge~Misia Godebska