La main dans le sac... | |||
Misia
Sert et Coco Chanel
Dominique
Laty (Odile Jacob, 2009)
C'est mal de voler... (voir plus bas).
Et quand on vole dans un roman, on ne prétend pas à une quelconque exactitude biographique... |
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Rectifications
p.117 : "La
mort subite d'Edwards laisse Misia abattue. Seul, un
révulsif
violent peut lui redonner le goût de vivre. Sans le savoir,
elle
le connaît déjà. On le surnomme le
"Tiepolo du
Ritz".
Edwards meurt en 1914. Misia est la maîtresse de Sert,
dès 1908.Est-ce une simple approximation, utile au découpage de l'action, une méconnaissance des dates, ou une glissade délicate sur 8 années d'adultère ?... Mystère. pp. 91 à 117 Alfred Edwars Tout ceci c'est la version Misia... Croyez-le si vous voulez, mais ce serait mieux, tant qu'à lire un roman, de le lire dans la version originale (il vous faudra enrichir le service repro de la BN d'une cinquantaine d'euros). Surtout que ce passage des mémoires de Misia qui est si cousu de fil blanc, c'est une des deux portes d'entrées à une couche un peu moins superficielle du personnage. Dis-moi comment tu mens... pp. 42 à 57 : Dominique Laty l'avoue, pour la jeunesse de Misia, elle nous raconte les mémoires de Misia ... "probablement embellies, j'y ai décelé un certain intérêt et me mets à raconter" Du coup, tout le passage est une relecture des propos de Misia, relecture qui s'ajoute et s'inspire de celle faite par Gold et Fizdale. C'est mal
de voler...
Ce
que je préfère, c'est à la
page 57, le moment où Dominique Laty nous
représente
Ravel rencontrant Misia au concert où elle joua du Rollinat
en février
1892. |
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La seule source (à ma connaissance) qui affirme
cela,
c'est... mon roman !!! Je suis au regret de devoir
dire à Dominique Laty que, contrairement à elle,
tenté de séparer les activités de romancier et de
biographe. Ce passage, tiré du Cygne de Ravel, est inventé.... (Dominique Laty aurait pu d'ailleurs savoir que je ne lui accorde pas un crédit démesuré, en consultant le Coeur de l'horloge. Qu'une biographe me pique ce passage pour l'établir "vérité" et, en plus, en rajoute... avouez que c'est cocasse !! Les lecteurs du Cygne de Ravel seront donc ravi d'apprendre que Ravel, après le concert a été dire son admiration à Misia, qu'il a posé sur elle un regard affectueux. Voilà qui me conforte encore plus dans mon idée : il faut séparer le roman du travail de biographe. Si je me suis senti autorisé à inventer cette rencontre dans le cadre du Cygne de Ravel, j'ai pris soin d'en donner les raisons dans mon mémoire Le Coeur de l'horloge. Le romancier doit écrire "roman" sur son oeuvre, sinon c'est de la publicité mensongère. Et le biographe doit, autant que possible, vérifier ses sources... sinon, il (elle) court le risque de se faire prendre... ...la main dans le sac ! |
Rappelons que les biographes (sauf moi) situent à l'année 1904 la rencontre réelle de Misia et de Ravel. Ma recherche m'ayant apporté bien des indices d'une rencontre antérieure, j'avais choisi de l'affirmer dans mon roman en imaginant que Ravel ait assisté au concert de février 1892 lors duquel Misia avait joué du Rollinat (cf Revue blanche) |