Une
lettre (4)
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On est très content de soi. Voire très fier. Et puis le lendemain, on vous prouve par A + B que vous vous trompez : La réelle identité du destinataire de cette lettre a donc été découverte, en premier, par...: (qui prépare une biographie sur Ravel), qui m'écrit :
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"Je suis d'accord pour dire que le concert a eu lieu le 3 février, et que c'était
bien celui de la Société nationale de musique. Selon Duchesneau, le programme à la Salle Pleyel
en était le suivant: Jongen, Sonate en ré; Coindreau, Trio; Raoul Bardac,
Trois mélodies (Si la plage penche, Perles, L'Air), chantées par Mme Russel
[sic]; Séverac, En Languedoc - création publique, jouée par Blanche
Selva.
Donc il y a pas de doute, je pense, que la lettre de Ravel soit adressée à Raoul Bardac, dont la mère, la divine Emma, dans son rôle de chanteuse, aurait eu certainement des conseils à donner sur les mouvements. Aussi la mention de Séverac devient d'autant plus à point. [...] Reste un petit mystère sur la phrase 'Ns n'avons répété qu'une fois'. Le programme, selon Duchesneau, ne donne de pianiste pour les mélodies (Jongen lui-même tient la partie de pno pour sa sonate; Selva pour le Trio). C'est toujours possible quand même que Ravel était l'accompagnateur - mais certainement pas celui que j'aurais choisi parmi tous les pianistes de Paris!! L'autre possibilité est que Ravel a surveillé aux efforts d'un autre pianiste. J'espère que vous trouverez cette explication convaincante..." |
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Plus que convaincante ! Voilà ce que c'est d'être impatient et de ne pas consulter son Duchesneau... Que cela vous serve de leçon ! |
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Ajoutons ici un remerciement à Manuel Cornejo qui m'indique que cette lettre n'est pas inédite mais a été publiée par Michel Delahaye dans les Cahiers Maurice Ravel (n°11, 2008, p. 69-70). Voilà aussi une collection à avoir chez soi tant qu'on ne dispose pas d'une nouvelle édition de la correspondance de Ravel. |